Le mardi 8 décembre,Thibaut Powolny,ATER à Chrono-environnement nous présentera un séminaire ayant pour sujet "De la physiologie à la distribution : ségrégation sexuelle et réponse au froid chez une espèce patrimoniale." Rendez-vous en salle de conférence -107M, de 11h à 12h.
Résumé
DE LA PHYSIOLOGIE A LA DISTRIBUTION : SEGREGATION SEXUELLE ET REPONSE AU FROID CHEZ UNE ESPECE PATRIMONIALE
Thibaut POWOLNY, ATER UMR Chrono-environnement
L'avifaune des agroécosystèmes européens connait depuis une
quarantaine d'années un important déclin et le statut de
conservation de bon nombre d'espèces inféodées à ces milieux
est actuellement débattu. Bien qu'ayant fait l'objet de
nombreuses études, la baisse de la productivité chez ces espèces
en période de reproduction ne semble pas pouvoir expliquer à
elle seule les diminutions d'effectifs observées et les contraintes
imposées en hiver sont à présent pointées du doigt. Pour
répondre à la détérioration des conditions environnementales
en période hivernale dans les zones tempérées, les espèces
fréquentant ces milieux ont deux possibilités, rester et
s'acclimater ou quitter ces zones défavorables et migrer.
Le phénomène de migration différentielle décrit comment, au sein
d'une même espèce, des individus de classes différentes (âge ou
sexe par exemple) vont différer dans leur migration, que ce soit au niveau de leur date de départ, de leur
zone d'hivernage ou des deux à la fois. Ainsi, chez de nombreuses espèces animales, ce phénomène pourra
entrainer une ségrégation spatiale hors période de reproduction. Si cette ségrégation se fait à large échelle
spatiale, les individus d'une même population vont alors être soumis à différents niveaux de contraintes
environnementales en fonction de leur zone d'hivernage, influençant directement la survie des individus et
donc la démographie de l'espèce. Différentes hypothèses sont couramment avancées afin d'expliquer les
phénomènes de migration différentielle. L'hypothèse de la taille corporelle par exemple stipule que
lorsqu'un dimorphisme sexuel existe au niveau de la taille des individus, le sexe présentant une taille plus
importante serait en mesure de mieux résister aux faibles températures. De manière implicite, cette
différence de taille corporelle implique des tolérances aux froids différentes en fonction des sexes. Suivant
cette idée, nous avons au cours de cette étude, 1) mis en évidence des phénomènes de migration
différentielle et 2) testé l'hypothèse de la taille corporelle chez une espèce emblématique des plaines
céréalières européennes, l'alouette des champs Alauda arvensis.