Le sol est une ressource essentielle pour les sociétés humaines et les écosystèmes qu'il convient de protéger compte tenu des dégradations croissantes liées notamment à la croissance démographique (besoins alimentaires, besoins de logements et d'infrastructures) ou aux pollutions (ponctuelles ou d'origine atmosphérique). Pour mettre en place, suivre et assurer les actions de protection et de gestion, il convenait de définir des indicateurs qui permettent d'identifier et de quantifier les perturbations, les transformations du sol et les impacts sur les écosystèmes.
Le programme national ADEME « Bioindicateurs de Qualité des Sols », visait à développer les recherches sur la composante biologique des sols afin de définir des indicateurs de qualité des sols pour compléter les outils physico-chimiques déjà disponibles.
La première phase a permis d'évaluer et de tester un ensemble de 80 bioindicateurs dans différentes situations. Les indicateurs jugés les plus pertinents ont été retenus pour être calibrés et comparés sur des sites ateliers communs, sélectionnés en fonction de différents usages de sol (ex : agricole, urbain, forestier) et de problématiques environnementales (ex : pratiques agricoles, épandage de déchets, sites contaminés).
La seconde phase, devait permettre de calibrer, valider et comparer les bioindicateurs et prévoyait la mise en place d'un référentiel national.
L'étude, qui touche à sa fin, a montré l'influence des paramètres des sols (physico-chimie, usage...) sur les réponses des 80 indicateurs biologiques qui ont été modélisées par des régressions linéaires multiples. Les résultats montrent que ces paramètres sont variables selon le bioindicateur considéré. Une forte influence des contaminants, qu'ils soient organiques ou métalliques a également été observée, ce qui souligne la nécessité de prendre en compte leur biodisponibilité lors de la réalisation de plan de gestion.
Pour faciliter l'utilisation des bioindicateurs, un site web a été créé. Ce nouvel outil présente l'ensemble des méthodes biologiques appliquées dans le programme Bioindicateurs 2. Il permet d'une part, de consulter les gammes de variations de leurs réponses dans les différents contextes, ce qui constitue un 1er référentiel d'interprétation et d'autre part, de sélectionner le(s) bioindicateur(s) correspondant le mieux à la problématique à traiter (impact d'amendements organiques par exemple) sur la base de critères scientifiques, techniques et économiques.
Plusieurs chercheurs de chrono-environnement, spécialistes d'écotoxicologie étaient associés à ce projet. Benjamin Pauget a présenté les résultats à Dijon, du 2 au 5 décembre 2014, lors du colloque First Global Soil Biodiversity Conference - Assessing soil biodiversity and its role for ecosystem.
Contacts :
Annette de Vaufleury
Benjamin Pauget
Clémentine Fritsch
Michael Cœurdassier