Les Burgondes
"Installés par Aetius en 443 apr. J.-C. sur l'actuel Plateau suisse, de manière à défendre l'accès à la vallée du Rhône contre la menace d'autres peuples barbares, les Burgondes, peuple germanique originaire de la mer Baltique, n'ont laissé dans l'histoire qu'une empreinte discrète. Ils constituèrent pourtant l'un des premiers royaumes barbares à l'intérieur des frontières de l'empire romain d'Occident. Mais ce royaume fut aussi un des plus éphémères, puisqu'il ne dura qu'une centaine d'années (443-534 apr. J.-C.) ; aucun État moderne ne peut ainsi se revendiquer son successeur."
Au travers d'un dialogue entre sources historiques et archéologiques ce numéro d'Archéothéma évoque avant tout une période de l'histoire encore peu connue du grand public, souvent empreinte de clichés. Il rappelle les principaux événements politiques, présente les deux capitales que sont Genève et Lyon, fait le bilan des connaissances sur son économie, donnent un aperçu de l'organisation sociale et de la cohabitation entre Romani et Barbares.
Le chapitre "Des Burgondes aux Bourguignons, l'héritage des Burgondes" comporte deux volets, l'un historique, par Justin Favrod et le second archéologique, "Quand la Burgondie devient franque" signéFrançoise Passard-Urlacher et Sophie Gizard.
Cet article s'articule autour de deux nécropoles du département du Doubs, celle de Doubs "La Grande Oye" (550-720) et celle de Saint-Vit "Les Champs Traversains" (550-640). À partir de ces deux fouilles sont exposées les avancées de la recherche qui permettent de comprendre comment s'exprime le pouvoir du royaume franc après la conquête de la Burgondie en 534.
Les coutumes funéraires connaissent alors des évolutions notables avec la pratique des offrandes multiples et le costume funéraire. On observe, en même temps que l'influence des Francs, la fusion progressive avec les populations gallo-romaines et Burgondes. C'est aussi l'originalité de tout le nord du royaume franc de Burgondie - la Bourgogne, la Franche-Comté et la Suisse occidentale - qui est mise en avant à travers les usages funéraires.
Françoise Passard-Urlacher, ingénieure en archéologie, DRAC/Chrono-environnement
Sophie Gizard, attachée de conservation du patrimoine, DRAC/Chrono-environnement
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